Le télescope spatial Gaia de l’Agence spatiale européenne (ESA) a été endommagé en avril 2024 par un micrométéoroïde. Cet incident a révélé les vulnérabilités des missions spatiales face aux éléments imprévisibles de l’espace.
Un fragment de moins d’un gramme
En avril 2024, un micrométéoroïde a frappé Gaia, un satellite d’observation spatiale de l’ESA lancé en décembre 2013. Ce petit fragment de roche, pesant moins d’un gramme, a percuté le télescope à une vitesse extrêmement élevée. Cet impact a créé une ouverture minuscule dans la coque extérieure du satellite.
L’ouverture dans la coque a permis à la lumière solaire de pénétrer à l’intérieur du télescope. Malgré une intensité moindre par rapport aux rayons ultraviolets terrestres, ces rayons ont causé des dommages significatifs aux capteurs de Gaia. Ces capteurs, essentiels pour les observations astronomiques, ont été partiellement endommagés, compromettant la précision des données collectées.
Peu après l’impact, un des 106 dispositifs à couplage de charge (CCD) de Gaia a subi une panne. Les CCD sont cruciales pour convertir la lumière en signaux électriques, permettant ainsi la détection et l’analyse des étoiles. Sans ce dispositif, Gaia rencontre des difficultés pour confirmer ses observations, limitant ainsi ses capacités opérationnelles.
Tempête solaire : un deuxième coup dur
En mai 2024, alors que les techniciens de l’ESA travaillaient pour résoudre les problèmes causés par l’impact, une tempête solaire a frappé Gaia. Les tempêtes solaires, bien que normalement supportables par les télescopes spatiaux, ont exacerbé les dommages déjà subis par Gaia. Cette tempête a provoqué des aurores boréales sur Terre et a rendu Gaia encore plus vulnérable.
Malgré ces défis, les spécialistes de l’ESA ont ajusté le logiciel de Gaia pour réduire le nombre de fausses détections. Ces ajustements ont permis de restaurer partiellement les opérations du télescope. Toutefois, l’ESA reste prudente, avertissant qu’une future tempête solaire pourrait gravement affecter le télescope.
Coût de la mission
La mission Gaia, lancée en décembre 2013, a coûté environ 800 millions de dollars. Conçue pour cartographier la Voie lactée en trois dimensions, Gaia a collecté des données précieuses sur la position, la distance et le mouvement de plus d’un milliard d’étoiles. Cette mission ambitieuse a permis des avancées significatives en astronomie, malgré les récents revers.
Les collisions avec des micrométéoroïdes sont prévisibles et Gaia a été conçu pour y résister. Cependant, l’impact d’avril 2024 montre que même des conceptions robustes peuvent être vulnérables. L’ESA prévoit de renforcer les futurs télescopes spatiaux contre de tels impacts, intégrant les leçons apprises de Gaia.
L’incident d’avril 2024 souligne les risques constants auxquels les missions spatiales sont exposées. Gaia, malgré les dommages, continue de fonctionner grâce aux efforts des équipes techniques. Cet événement met en lumière la résilience et l’ingéniosité nécessaires pour surmonter les défis de l’exploration spatiale.